Le lien homme-animal, la confiance dans le toucher.

Cet article sur le lien homme-animal par le toucher est une contribution au laboratoire d’idées « Vers un monde meilleur ». Ses membres publient une fois par mois un article sur un thème commun. Ce mois-ci, le thème est « Grandir en confiance », proposé par Magali du blog Parents du 21ème siècle.

Je profite du thème de cet article pour faire une petite aparté pour ceux qui me suivent… Vous vous rappelez, au démarrage de Soins Et Toucher, il y a à peine plus d’un an, j’avais mis en place un « pari ». Je m’étais engagée à écrire un article par semaine pendant six mois sur une technique de toucher applicable par tous sur son animal ou ses animaux, pour être acteur /actrice de son bien être ! L’heure du bilan a sonné…

Commençons par ce qui me concerne. Aie ! je n’ai pas réussi à maintenir la cadence. Pourquoi ? J’ai mal anticipé toute l’organisation que cela nécessiterait. En fait, j’ai totalement sous estimé le temps que peut prendre l’écriture, le temps de recueil des informations et d’organisation des idées pour arriver à un article à la fois clair et pédagogique. Du coup, j’ai pris le parti de publier moins mais bien ! La bonne nouvelle c’est que personne ne m’en a tenu rigueur en me rappelant mon retard 😉 Ce qui est vraiment super, ce sont tous vos commentaires et emails pour me remercier. WOUAH, j’en profite ici pour vous dire combien votre soutien m’a aidée et continue de me motiver 🙂

Grâce à tous vos retours, j’ai pu mieux vous connaître, cerner vos attentes et mieux comprendre quels étaient vos besoins pour réaliser vos exercices de toucher sur vos animaux ! Une des choses qui est revenue le plus souvent c’est la crainte de se tromper, la peur de faire mal, ne pas oser, le fait de ne pas savoir lire le comportement de son animal (est-il satisfait ou non ?), etc… Il est normal de douter, néanmoins « c’est en forgeant que l’on devient forgeron ! »

Si j’évoque cela, c’est simplement parce que connaître une technique et l’appliquer sont deux aspects d’une même chose. Jusque là, je n’ai pas mis l’accent sur cet aspect de confiance en soi et en son ressenti, de confiance dans l’appréciation que l’on a des attitudes de l’animal, etc… Aujourd’hui, je vais aborder cet aspect fondamental afin de donner des éléments qui vont vous permettre de vous rassurer et de prendre confiance en vous et dans votre pratique.

Une fois libéré de cette crainte, le lien avec l’animal est plus simple et votre ressenti se développe. Vous allez enfin pouvoir vous centrer sur l’écoute de votre compagnon à quatre pattes et de votre ressenti sans préjugé ni jugement de soi. Bref le contact établi par le toucher devient un langage 😉

Bon d’accord, vous êtes peut être en train de vous dire « c’est facile pour elle de me dire ça, je n’en suis pas encore là et d’ailleurs je n’y arriverai peut être jamais ! ». Vous n’avez pas tout à fait tort, mais vous n’avez pas raison non plus ! Cela dépend seulement de vous 😉 Vous êtes vous déjà imaginé ce que pouvait être le quotidien d’un ostéopathe animalier ou thérapeute manuelle lambda ?

Beaucoup de gens se disent que les personnes qui font cela ont un don. Ah oui, c’est sûr !

Pensez-vous qu’un artiste, un pianiste par exemple puisse se contenter de son don pour exprimer son talent ? Non bien sûr.

Pour devenir talentueux, il faut se « libérer » de la technique et pour cela il faut la maîtriser ou du moins se l’être suffisamment appropriée pour y apporter sa touche personnelle. Le jour où on en est là, c’est plus simple.

Cependant, s’il est un domaine où l’on n’a jamais fini d’apprendre, d’évoluer et de progresser, c’est bien celui-ci. Donc quels que soient vos objectifs en matière de toucher, c’est en pratiquant que vous deviendrez plus fin, meilleur. Si je vous dis cela, c’est parce que chacun peut se faire plaisir et aider ses animaux quel que soit son niveau !

Mais ce n’est pas tout ! Le plus grand atout que l’on puisse avoir pour se lancer dans ce merveilleux univers, c’est simplement un sentiment bien naturel que chacun éprouve dans des moments différents de la vie: l’empathie, l’amour, la reconnaissance, le pardon, écouter avec le coeur… Vous pouvez vous-même choisir le mot qui illustre le mieux l’émotion qui vous interpelle…

Et l’avantage c’est qu’en éprouvant ces sentiments lors des soins, cela est « thérapeutique » autant pour celui qui donne que pour celui qui reçoit 🙂 Un bon moyen de passer de bons moments avec soi et ses compagnons, de mettre le stress du quotidien de côté…

Allez, c’est parti, voici vos meilleurs alliés pour cultiver votre pratique, votre ressenti et la relation de confiance avec vos compagnons à quatre pattes 😉

1- S’ancrer, se recentrer, se relaxer… Et laisser faire !

Certes pour commencer, il va falloir apprendre et s’entraîner à faire quelques techniques. J’ai volontairement choisi de vous proposer sur le blog des approches « simples » pour que leur apprentissage reste à la portée de tous.

Le plus difficile, ce n’est pas la technique, c’est le positionnement de celui qui l’apprend ! C’est du vécu ! Mes nombreuses années en tant qu’enseignante me le montre tous les jours.

Prenons par exemple la technique de toucher de la colonne. Pour faire court, il suffit de poser ses mains sur le dos du cheval (par exemple), d’effectuer des poussées et des tractions en utilisant le poids de son corps. Cet exercice permet d’écouter et de sentir le rythme des réponses du corps de l’animal. Il suffit de se balancer lentement en restant « souple physiquement et mentalement » !

Mais que se passe-t-il en général ? La personne qui apprend cet exercice arrive vers l’animal parfois sans prévenir et pose une paire de mains crispées, voire crochues sur le dos et cherche à faire bouger tout ça en utilisant la force de ses biceps. Le tout avec un corps d’une raideur « cadavérique » sans prendre le temps de respirer.

Elle cherche simplement à faire l’exercice et souhaite simplement réussir à sentir, pardon, elle veut absolument sentir, et c’est justement le problème ! En se focalisant sur « je veux sentir », tous le corps et le mental se cristallise autour d’un objectif à atteindre. Stop, il faut débrancher et être dans une attitude d’accueil, être simplement dans l’instant présent, c’est tout 😉

Inutile de préciser que dans ce cas, on va entendre: « je ne sens rien, j’y arrive pas ! » et, c’est logique 😉 Vous vous êtes reconnu ? Certains ne voient peut être absolument pas de quoi je veux parler car ils n’ont pas une conscience réelle de leur corps… Voilà, je vous assure que j’exagère à peine, désolée d’être aussi cash 😉

Comment faire alors ? En fait, les ressentis arrivent lorsque l’approche est simplifiée, épurée. C’est une première étape:

  • D’abord au niveau du mental. L’idéal est d’aborder l’exercice comme une découverte sans s’attendre à quoi que ce soit, comme un enfant sans préjugé.
  • Cette attitude mentale relâchée permet aussi une décontraction physique. Par précaution on peut aussi éliminer les tensions en secouant son corps et ses mains comme un cheval qui s’ébroue, en soufflant fort et en s’époussetant comme pour évacuer un stress. Bon là, ça devrait commencer à aller mieux !
  • Pour aller plus loin, on peut également prendre un moment pour s’ancrer. Il y a plusieurs méthodes, celle de l’arbre est simple. S’imaginer être un arbre et visualiser nos racines qui partent des pieds et s’enfouissent loin sous terre…
  • Aller vers le cheval, lui dire « bonjour », et tout en conservant une relaxation physique et mentale, poser tranquillement ses mains sur son dos en veillant à garder les épaules basses et souples. Si les épaules se figent, les mains se crispent…
  • Pour faire le balancement, le mouvement de votre corps part de votre centre (c’est une zone proche du nombril situé à l’intérieur du ventre), et surtout, oubliez toute votre force musculaire. Les muscles ne doivent pas intervenir.

Voilà, c’est avec tous ces petits changements que vos perceptions et votre ressenti vont surgir sans que vous vous y attendiez. Vous serez surpris c’est normal, c’est une découverte, laissez faire et appréciez !

Cet exercice doit vous permettre de sentir une ondulation souple et lente du corps. Si vous êtes en face d’un bloc uniforme et rigide, c’est qu’il faut reprendre les étapes ci-dessus et travailler sur votre rythme et votre relâchement.

Pour vous aider, effectuer votre balancement au rythme d’une respiration calme et lente. C’est important car le corps est composé en moyenne de 60% d’eau, il a besoin de temps pour absorber souplement l’énergie du mouvement, tout simplement. Essayez donc de faire des exercices de battement de jambes dans l’eau aussi vite que sur terre. Vous verrez bien que vous ne rencontrerez pas la même résistance entre ces deux éléments !

2- Reconnaître le langage des structures du corps

La deuxième étape, se mettre à l’écoute des structures et des tissus du corps. Une fois que vous vous êtes mis dans les bonne conditions (cf ci-dessus), arrêtez le balancement et posez vos mains légèrement sur le dos et glissez les doucement comme si vous caressiez de la soie. Que va-t-il se passer:

  • Vous allez sentir différentes choses à différents endroits: chaud, froid, dur, mou, différentes densités, etc…
  • laissez vous guider par votre intuition, ressenti et choisissez un endroit où vous poser et attendez…Cela permet de mettre en évidence des sensations différentes.
  • Souvent vous allez avoir diverses sensations dans vos mains: chaleur, picotements, des contractions qui se relâchent, des zones froides et molles qui deviennent plus toniques, plus chaudes… Gardez vos mains sur place et laisser faire jusqu’à ce que cela s’arrête, le travail est en train de se faire !
  • Vous ne ressentez rien dans vos mains ? Pas de problème, cela ne veut pas dire qu’il ne se passe rien. Faites juste au feeling. Tous les jours ne se ressemblent pas, les ressentis sont variables selon les jours, les animaux et les moments. Ne désespérez pas, ça viendra quoiqu’il arrive 😉

3- Apprécier les signaux envoyés par l’animal 

La troisième étape, guetter les signes que l’animal envoie, il est sincère. Il exprime ainsi son confort et son inconfort face à votre toucher… Attention car la plupart du temps, lorsque l’on est trop branché sur son ressenti, on ne voit pas toujours les micro signes qui sont émis.

Rappelez-vous, « je suis dans l’instant présent à l’écoute de mes sensations et de mon environnement ». Les signaux que vous allez identifier sont multiples en fonction des exercices pratiqués. Voici les plus évidents et que l’on retrouve le plus souvent:

  • En fonction des espèces: le regard (chien); les oreilles (cheval, chat); la queue figée, détendue, qui fouaille.
  • La tension ou relâchement de l’ensemble du corps ou de certaines zones au fur et à mesure de votre toucher.
  • Le fait que l’animal ne reporte pas son poids de façon homogène sur ses quatre membres surtout lorsque vous exercez des pressions.
  • Le corps se durcit ou tremble à votre contact. Ce sont des zones sensibles, il faut doser et appuyer moins fort et renforcer vos pressions progressivement lorsque le contact est accepté.
  • La respiration de l’animal. Lorsqu’il y a un relâchement, le chien se met à « haleter » doucement, le cheval expire et mâchouille.
  • Le chat sort ses griffes et les plante délicatement mais sûrement tel un félin. Attention car l’humeur peut évoluer à la vitesse de l’éclair chez le minou et surtout la minette. Du bonheur absolu à une colère foudroyante même s’il y a toujours des avant signes subtils (regard, mouvement de queue) précurseurs annonciateurs d’orage 😉
  • Les yeux se ferment.
  • Les chien et le chat s’étirent de toute leur longueur.
  • Etc… J’en oublie certainement, n’hésitez pas à compléter dans les commentaires en fonction de vos diverses expériences.

J’oubliais, la peur de mal faire, de lui faire mal. En fait, là aussi, c’est simple. En respectant ce qui est dit ici, il n’y a pas de risque car le fait de rester à l’écoute de l’animal permet de percevoir les signes d’inconfort.

D’autre part, en gardant en tête que l’on ne doit jamais faire quelque chose en forçant, il n’y a pas de raison qu’il y ait un problème. Le « pire » en général, c’est que rien ne change 😉

4- Vers une relation de confiance et de complicité

Voilà, en s’attachant à l’observation et la mise en oeuvre de tous ces ingrédients et en pratiquant régulièrement le toucher, vous verrez chaque jour votre relation à l’animal s’étoffer d’une dimension supplémentaire de confiance et de complicité.

Vous vous rendrez compte que votre compagnon a ses points faibles, des jours où il est plus en forme que d’autres…

Ainsi en le connaissant mieux, vous le comprendrez mieux et vous pourrez ainsi adapter vos activités qu’elles soient axées sur le loisir, le sport, la compétition.

De même, cela vous permettra de prendre conscience des changements qui peuvent intervenir. Parfois, une tension liée à une courbature peut durer quelques jours, d’autres fois, une gêne s’établit et devient chronique. Dans ce cas, il est temps de chercher s’il y a eu un changement dans votre quotidien à tous les deux et /ou d’appeler un professionnel pour aider à ré-équilibrer les choses.

Les origines des changements sont divers. Le problème peut être physique et dans ce cas, un ostéopathe ou un vétérinaire pourront intervenir (cette liste n’est pas exhaustive). Si le problème est plutôt émotionnel, mental d’autres solutions sont à mettre en place (communication animale, comportementaliste, coach, shiatsu, etc…).

Enfin, comme l’être vivant considéré dans une approche globale est d’abord un tout indissociable, on peut considérer que le physique et le mental font la paire et sont liés. D’où l’intérêt de s’intéresser à des approches holistiques et de travailler avec des praticiens de ce type pour gérer les problèmes de manière systémique et non pas en traitant chaque fragment de problème de manière isolé.

En mettant en pratique ces conseils et outils, vous verrez que vous pourrez percevoir votre progression et avoir les repères de base pour évoluer. Cela ne sera peut être pas toujours fulgurant mais constant dans le temps. Voilà, il n’y a plus qu’à vivre ces moments et les savourer 🙂

J’aurai bien d’autres choses à dire sur ce sujet mais ce sera pour une prochaine fois. En attendant, si vous avez apprécié cet article, pensez à le partager 😉

8 réflexions sur “Le lien homme-animal, la confiance dans le toucher.”

  1. bonsoir, merci pour cet excellent article! ma difficulté (proche de ce que tu évoques) c’est que j’ai l’impression de ne pas ressentir la bonne chose. par ex, quand je touche un arbre, je finis par ressentir un battement. en réalité c’est celui de mon propre coeur que je pense ressentir. donc rien à voir avec l’arbre. faut il continuer, attendre pour ressentir encore autre chose ensuite? je me lance dès demain à toucher la colonne d’un cheval 🙂 encre merci à toi.

    1. Bonjour Gégé,
      La différence entre un arbre et un cheval, c’est que d’un côté il y a un être vivant, de l’autre un végétal 🙂 Les sensations ne sont pas nécessairement les mêmes quels que soient l’endroit où tu poses les mains.
      Essaye de poser tes mains plus légèrement sans appuyer. Normalement tu devrais moins percevoir tes propres battements de coeur 😉
      Je te conseille de faire l’exercice avec le ballon de baudruche et un toucher très léger. Cela devrait t’aider: https://soins-et-toucher.com/affiner-son-ressenti-et-son-toucher-avec-un-ballon/
      Tiens moi au courant ensuite…

  2. Ping : Grandir en confiance : 8 blogueurs partagent leurs meilleurs conseils

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