Le stretching du cheval: le membre antérieur

Dans un article précédent, je vous ai parlé des principes du stretching, aujourd’hui, avec cet article sur le stretching du cheval je vous propose d’aborder la partie pratique avec les techniques d’étirement du membre antérieur ou de la “patte avant”. Je fais cette précision car cet article s’adresse autant aux chevaux, qu’aux chiens. Et dans le monde du chien, on parle plus souvent de pattes avant même si le terme devrait également être membre antérieur du point de vue des références anatomiques 😉

Tout d’abord, il y a quelques précautions à prendre pour ne pas se faire mal. En effet il serait dommage qu’en voulant faire du bien à votre compagnon, vous vous retrouviez avec un mal de dos ou pire, une entorse cervicale. Il faut faire attention aux mouvements parfois brusques des chevaux. Avec les chiens, il faut surtout penser à trouver une position confortable sans vous plier en deux. Il est très important que le praticien soit confortable dans son corps et sans tensions. Si ce n’est pas le cas, vous allez transmettre vos tensions et ce n’est pas l’effet recherché !

Pour cela, travaillez avec votre bassin et votre centre (pour ceux qui pratique les arts martiaux, le yoga, etc) et vos jambes pour vous équilibrer. De la même manière, lorsque l’on soulève une charge lourde, il faut plier les genoux afin de protéger son dos. N’utilisez pas non plus vos épaules et vos bras pour élever l’antérieur mais dépliez vos jambes. En appliquant ces conseils, vous allez muscler vos cuisses, (c’est la bonne nouvelle), au prix de quelques courbatures éventuelles 😉 Dans ce cas, vous pourrez ensuite faire votre propre stretching !!

Sur l’antérieur, il y a trois mouvements possibles à effectuer avec quelques variantes de positions selon la taille de l’animal et sa souplesse.

 

Mémo pratique pour les exercices de stretching

  • Se mettre à la place de l’animal. Imaginez que vous souhaitez vous entraîner à faire le grand écart. Vous allez commencer le mouvement et, à un moment vous n’allez pas pouvoir aller plus loin: c’est la barrière motrice. A ce moment, respirez tranquillement jusqu’à ce que l’étirement soit moins pénible, puis, que vous vous sentiez à l’aise. C’est à ce moment que les tissus se relâchent, et vous allez gagner de l’amplitude. Vous pouvez alors augmenter le mouvement et l’étirement. Ensuite, recommencez ce processus et ainsi de suite jusqu’à effectuer votre grand écart… C’est simple, mais il faut y penser car vos animaux ne savent pas jusqu’où vous aller “tirer”. Il faut donc être très progressif pour les mettre en confiance.
  • Avec la pratique, on gagne en qualité d’écoute, et c’est cela qui vous amènera vers des résultats. L’idée est d’anticiper le moment où vont se manifester les “réactions de défenses” afin d’arrêter le mouvement juste avant. Ensuite, il suffit d’aller progressivement jusqu’à cette barrière motrice sans déclencher de réflexe pour la dépasser et gagner en amplitude d’étirement.
  • Un moyen complémentaire pour gagner de l’amplitude à chaque étape est de varier la hauteur et la direction (adduction et abduction). Cela permet de trouver le paramètre le plus favorable pour gagner d’abord en détente-relaxation, puis en amplitude du mouvement.
  • En cas de résistance, revenir toujours à la position confortable et repartir de là.
  • Ne pas oublier que cela doit être un moment de détente. On est donc attentif au confort de notre partenaire à quatre pattes: on s’assure avant de demander un mouvement que l’animal est en équilibre, d’aplomb sur ces pieds et avec nous; on ne prend pas l’antérieur, on le demande. C’est simplement de l’écoute et du respect mutuels 😉
  •  

Etirer le membre vers l’avant 

Pour faire cet étirement avec un cheval, demandez d’abord l’antérieur comme si vous vouliez lui curer le pied. Puis, déplacez-vous vers l’avant en l’amenant avec vous. Quand vous êtes en limite de mouvement, placez vous face au cheval et dépliez progressivement l’antérieur vers l’avant et vers le bas. Vous allez vous aussi descendre sur vos jambes jusqu’à vous accroupir pour trouver une position de confort, une position qui correspond au point neutre pour le cheval.

Une fois que vous avez trouvé ce point, attendez un relâchement plus complet de l’animal, vous sentirez qu’il est en équilibre et léger dans vos mains. Mémoriser cette position car vous pourrez y revenir  quand des tensions apparaîtront. A partir de là, vous allez proposer différents étirements: aller plus loin vers l’avant pour étirer les muscles de l’épaule et du coude (voir schéma ci-dessus); aller plus haut; aller vers l’intérieur; aller vers l’extérieur; et combiner ces différentes orientations…

En général, tant que le sabot reste près du sol, le cheval reste détendu. C’est lorsque vous allez élever l’antérieur que cela va être plus difficile. Cela est lié d’une part au fait qu’une telle amplitude ne se fait pas dans des conditions naturelles. D’autre part  vous allez solliciter des étirements plus importants sur certaines structures et particulièrement au niveau des tendons fléchisseurs situés derrière la jambe.

Sur les chevaux, vous constaterez souvent que le boulet a du mal à s’étendre. Dans ce cas, pratiquez régulièrement les étirements, il en a besoin. Si celui-ci ne se détend pas au fur et à mesure des séances ou que le cheval a des réactions vives lors de ce mouvement, cela peut être une indication nécessitant des examens plus approfondis avec un professionnel (ostéopathe, pareur, maréchal, vétérinaire)… Si l’étirement de l’antérieur est trop difficile, ne dépliez pas le membre vers l’avant, gardez le fléchi au niveau du genou et amener le vers l’avant. Vous éviterez ainsi de solliciter les tendons fléchisseurs ou les structures articulaires douloureuses. Ainsi, vous pourrez toujours détendre les muscles des épaules qui en auront bien besoin à force de compenser.

Si vous faites cet étirement avec un chien, il y a davantage de manières de le positionner: debout à quatre pattes, assis ou allongé sur le côté. C’est lui qui vous indiquera la position dans laquelle il est le plus à l’aise. Globalement, la position choisie dépend de l’aptitude du chien à rester “sans bouger”, c’est à dire celle dans laquelle il lui sera facile de s’équilibrer. Les réactions défensives chez le chien sont souvent en lien avec des raideurs articulaires ou une posture inadaptée à l’exercice…

 

Etirer le membre vers l’arrière

Dans ce mouvement, vous aurez une moins d’amplitude. Cela sera souvent plus difficile à exécuter mais avec de l’entraînement, on y arrive très bien. Ici, il n’y a pas de sollicitation des tendons fléchisseurs mais si vous allez trop loin l’animal posera son pied car il va être déséquilibré. S’il réagit en tirant brusquement son antérieur vers l’avant, c’est que vous avez dépassé la barrière motrice autorisée par les structures musculaires. Il suffit donc de recommencer plus progressivement.

Les différentes façons de positionner le chien sont les mêmes que pour l’exercice précédent.

 

Etirer le membre en adduction et abduction

Enfin, pour faire ce dernier mouvement, la mise en oeuvre sur le cheval sera la même que pour l’étirement vers l’avant: on lui demande son antérieur comme si on allait lui curer les pieds… Il est possible d’ailleurs d’enchaîner ces deux mouvements l’un à la suite de l’autre puisque l’on est déjà positionné.

Sur l’image ci-dessus, on demande une adduction. On peut également enchaîner par une abduction en amenant le membre vers l’extérieur. Ainsi, on va solliciter un étirement des pectoraux.

Pour réaliser ce mouvement sur le chien, cette fois-ci, on ne va pas pouvoir utiliser la posture couchée sur le côté, bien évidemment.

Pour progresser dans votre écoute, pratiquez régulièrement avec des animaux différents pour avoir d’autres sensations. Pour que vos animaux tirent les bénéfices du stretching, gagnent en souplesse et soient mieux dans leur corps, c’est la même chose, pratiquez régulièrement.

Pour faire le même exercice sur le membre postérieur, c’est ici 😉

Vous pouvez donc commencer ce programme de stretching et évaluer les résultats après une dizaine de séances. Voilà, il ne vous reste plus qu’à pratiquer et à raconter vos progrès dans les commentaires ci-dessous.

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11 réflexions sur “Le stretching du cheval: le membre antérieur”

  1. Ideal pour les chevaux d endurance apres l entrainement et avant les departs de courses. Les miens adorent et ont beaucoup moins de tensions musculaires et de courbatures.
    Tres bon article!

    1. C’est certain que cette technique est idéal pour les chevaux d’endurance, cela devrait être pratiqué sur tous les chevaux athlètes !!!
      Et les autres aussi pour rester en forme bien sûr…

  2. Je viens de découvrir votre site, et j’adore vos articles. Très bien expliqués, intéressants et surtout, ils sont illustrés. Cela aide mieux à comprendre les méthodes pour y arriver.

    Continuez ainsi 🙂

      1. De rien, allez vous faire un article sur le stretching pour les postérieurs ? Car mon ostéo m’avait conseillé quelques exercices pour justement les étirer, mais je voudrais des précisions 🙂

  3. Ping : Le stretching pour le cheval, pour le chien...

  4. Ping : Stretching et étirement méridiens du cheval.

  5. Ping : Massage et acupression des points de tensions du cheval

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