Faut-il muscler ou assouplir son cheval ou son chien ?

Stretching membre antérieur 2

Muscler ou assouplir son cheval, son chien;  c’est une question importante qui demande quelques précisions, dans ma pratique d’ostéopathie animale je rencontre des confusions quotidiennes sur ce sujet. L’article d’aujourd’hui est général et par la suite, j’écrirai des articles plus spécifiques en relation avec les différentes zones du corps et comment préserver les structures corporelles. Tout ce qui est écrit ci-dessous s’applique au cheval, au chien et d’ailleurs à toutes les espèces. Il faut surtout connaître les contraintes que la discipline pratiquée implique.

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Je vous parlerai donc d’étirements et d’exercices adaptés à chaque structure afin de viser la symétrie, l’amplitude et la souplesse du mouvement par le biais de muscles qui se contractent et se laissent étirer. Ces exercices permettront également de favoriser la mobilité et la solidité des articulations.  Plus le corps est symétrique dans ses amplitudes, plus l’animal va utiliser au mieux tout son corps au lieu de mettre en place des compensations et des spécialisations (droitier, gaucher notamment). Concernant la musculation, elle se fait simplement et elle s’adapte en fonction des exercices physiques qui sont pratiqués et du type d’effort. Pour conserver des structures saines, il faut donc penser à varier l’entraînement et mettre au point un programme d’étirements et de mobilisations des structures corporelles adaptées à la discipline…

Dans le travail d’un sportif quelle que soit son espèce, plusieurs types de travail du muscle permettent d’optimiser l’adaptation à l’effort et de respecter l’intégrité des structures corporelles. Pour ceux qui font de la course, une fois que vous avez couru, il est conseillé de procéder à quelques exercices d’assouplissements, d’étirements ou de stretching…

Pourquoi ? C’est simple, lors d’efforts intenses les muscles travaillent en résistance, ils se contractent et donc se raccourcissent. Au cours des mouvements, le muscle subit des alternances entre raccourcissement et allongement d’amplitude et d’intensité variables selon le type d’effort fourni.

Avec un effort court, intense et rapide le muscle devient plus volumineux, il se gonfle. C’est ce qui permet de développer de la force et de la puissance dans l’exécution des gestes sportif. Par exemple, le cheval d’obstacle ou le chien d’agility sont sur ce type d’effort.

Si l’on pratique des exercices à allures lentes mais en répétant le mouvement, le muscle va prendre du volume également mais il peut perdre en puissance explosive. C’est le cas par exemple des chevaux de dressage qui doivent garder une attitude rassembler quelle que soit l’exercice effectué (piaffer, passage, travail latéral…)

En revanche, un travail en endurance développe des muscles fins et longs. Comparons un cheval d’endurance avec un cheval de concours hippique, vous voyez ce que je veux dire ?

Il existe également un paramètre génétique, il est en rapport avec le potentiel de chacun. Du point de vue des caractéristiques des muscles, un cheval de race arabe n’aura pas la même quantité et qualité de types de fibres musculaires qu’un selle français. Ce qui explique que peu d’arabe se distingue en CSO à haut niveau et idem pour les performances du selle français en endurance !! Cela signifie-t-il qu’il n’y a pas de bon chevaux de race arabe en CSO ? Bon, effectivement, il y a toujours des exceptions, néanmoins, on peut tout de même faire du CSO ou de l’endurance quelque soit la race du cheval, les aptitudes naturelles seront simplement différentes…

Le développement  musculaire est donc en rapport avec le type d’activité pratiquée. Pour simplifier, tous les efforts rapides et de courte durée vont produire un muscle volumineux. La répétition des efforts sur des allures lentes dans une attitude de base qui nécessite un tonus musculaire important (type rassembler) produit également des muscles volumineux car ils restent en contraction en permanence pendant la durée du travail. En revanche, un travail en endurance développe des muscles fins et longs.

Quelle que soit l’activité pratiquée et le type d’effort, si l’on veut qu’un muscle garde ses qualités d’élasticité et de contractibilité qui font à la fois ses qualités « de souplesse et de puissance », il faut penser à pratiquer des étirements sur les structures sollicitées. Cela peut se faire de différentes façons:

  • Avant l’effort pour « échauffer » les structures et éviter des accidents sur des muscles froids.
  • Pendant l’effort et en récupération active pour varier le travail musculaire. Par exemple, pour un cheval, demander une extension d’encolure sur une encolure basse avec une ouverture de l’angle tête-nuque après un effort important dans une attitude rassemblée. Dans le même ordre d’idée on peut varier le travail sur des terrains en montée (contraction et travail en propulsion des muscles) et le travail en descente (étirement des muscles et travail en amortissement des muscles).
  • Après l’effort, stretching des différentes structures corporelles du corps qui ont été sollicitées pour éviter les points de contractures (acidité lactique non éliminée) qui à terme ont une incidence sur la qualité de l’élasticité des muscles et la souplesse du sportif.

QUEL EST L’INTÉRÊT DE PRATIQUER DES ÉTIREMENTS ?

Comme je l’explique plus haut, l’idée est de conserver la qualité du mouvement (amplitude, souplesse, etc) et l’intégrité des structures.

Prenons l’exemple d’un cheval d’obstacle, sa discipline développe notamment les muscles de l’avant-main (encolure, muscle des membres antérieurs et la zone du tronc: garrot), lors de la battue des membres antérieurs, au moment de la prise d’appel avant le saut. Cette phase du saut implique un verrouillage des articulations pendant la phase de freinage: en effet, lors de l’abord de l’obstacle, il s’agit de transformer l’énergie cinétique horizontale en énergie verticale afin de décoller. A ce moment les muscles vont aider au verrouillage des articulations et vont permettre la détente et l’envol de toute l’avant-main vers le haut. Cela nécessite des contractions, donc un raccourcissement des muscles qui vont développer la force et le volume des muscles concernés au moment de la frappe. Si aucun étirement n’est pratiqué, ces muscles vont devenir certes volumineux mais ils vont perdre en capacité d’étirement et de souplesse. Il faut trouver un équilibre car un muscle trop rigide même s’il permet la force va se trouver fragilisé si ses capacités d’extensibilité ne sont pas travaillées. C’est ainsi que les accidents et les claquages vont arriver plus facilement et régulièrement.

Pour éviter cette spécialisation des tissus liée à la discipline pratiquée, il y a plusieurs solutions:

  • Varier le travail à l’entraînement en incluant des exercices qui sollicitent l’étirement des structures quand les muscles travaillent en force. De même si le muscle travaille plus souvent en allongement, il faut aussi varier son travail pour développer sa force et sa puissance.
  • Pratiquer soi-même des techniques de mobilisations  sur les structures concernées de l’animal.
  • Il est évidemment souhaitable d’utiliser ces deux techniques.

Pour commencer vous pouvez déjà faire un stretching de l’encolure et cliquer ici pour avoir des informations sur les principes des étirements.

Quel athlète humain aujourd’hui n’est pas suivi en kinésithérapie et en ostéopathie ou thérapie manuelle ? De même, quel athlète humain n’a pas un programme d’étirements à l’échauffement et après l’effort ? Pourquoi serait-ce différent sur les animaux utilisés pour le sport ?

Et pour finir, afin de trouver l’équilibre, ne pas oublier que: 

  • Tout muscle raccourcit durablement perd en élasticité et extensibilité
  • Tout muscle travaillé durablement en élongation perd en force contractile et puissance.

 

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